Les Pensées de Pascal

« La vraie éloquence se moque de l’éloquence. La vraie morale se moque de la morale, c’est‑à‑dire que la morale du jugement se moque de la morale de l’esprit qui est sans règles.
Car le jugement est celui à qui appartient le sentiment, comme les sciences appartiennent à l’esprit. La finesse est la part du jugement, la géométrie est celle de l’esprit.
Se moquer de la philosophie c’est vraiment philosopher. »
Mélanges, (Fragment 671, Sellier)

 

 

Auguste Barthélémy Glaize (1807-1893)
Blaise Pascal
1859, huile sur toile
Inv. 2403
Collection MARQ Clermont-Ferrand


Modèle de Chateaubriand dans le Génie du Christianisme, qui le qualifie « d'effrayant génie », Pascal devient au début du XIXe siècle une figure romantique, fer de lance d'une opposition aux doctrines révolutionnaires encore dans les esprits. Précoce maître des sciences, écrivain talentueux travaillant dans l'ombre pour porter ses idées, défenseur des raisons du cœur, jusqu'à sa mort prématurée, Pascal possède toutes les qualités du génie tel que le conçoit le romantisme. Représenté debout à mi-corps sur un fond mettant en valeur son visage, un livre dans la main droite, esquissant un geste de la main gauche, Pascal s'impose dans ce tableau par cette assurance propre à l'homme éloigné du doute. L’ampleur donnée au manteau sombre aux plis travaillés met en relief la stature hors du commun du philosophe.