Les Pensées de Pascal

"Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l'avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. Le présent n'est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitables que nous ne le soyons jamais."  Vanité, (Fragment 80, Sellier)

 

 

Augustin Pajou (1730-1809)
Pascal : projet pour la série des « Grands hommes de la France »
1779, terre cuite
Inv. 992.5.1
Collection MARQ Clermont-Ferrand


Dans le cadre de la commande publique des Grands hommes de la France impulsée par le comte d’Angiviller (1730-1809), directeur général des Bâtiments du Roi sous Louis XVI, Augustin Pajou choisit de mettre à l'honneur le génie littéraire et artistique de Pascal. Avant d’exposer un modèle en plâtre au Salon de 1781, puis un marbre grandeur nature en 1785, le sculpteur réalise cette première esquisse qui comporte quelques variantes avec la version définitive. Pour rendre hommage à Pascal, Augustin Pajou le représente en mathématicien assis sur un fauteuil, réfléchissant à la solution d’un problème. D’une main, il tient une tablette sur laquelle est inscrite une fraction surmontant le diagramme d’une cycloïde. A ses pieds, un exemplaire ouvert des Provinciales repose sur une machine arithmétique tandis que des feuilles éparses évoquent la rédaction des Pensées.