Les Pensées de Pascal

« Ce que peut la vertu d'un homme ne se doit pas mesurer par ses efforts mais par son ordinaire. »
Mélanges, (Fragment 605, Sellier)

 

 

D'après Augustin Pajou (1730-1809)
Pascal
1783, biscuit en porcelaine de Sèvres
Inv. 861.710.1
Collection MARQ Clermont-Ferrand


Dès 1782, le comte d’Angiviller souhaite populariser et diffuser la série des Grands hommes de la France qui devait orner le Louvre. Pour cela, il fait éditer des biscuits par la manufacture royale de Sèvres, d’après des réductions en terre cuite fournies par les sculpteurs. Pajou livre la sienne en 1783 et ne réalise sa grande statue en marbre, aujourd’hui conservée à l'Institut de France, qu’en 1785. Il s'agit donc ici de la miniature de cette grande sculpture marmoréenne. Elle présente quelques variantes par rapport à l’esquisse en terre cuite de 1779 : assis dans son fauteuil d'étude, les boutons de la veste ouverts, l’intellectuel adopte une pose plus naturelle avec un beau drapé jeté sur ses genoux, comme saisi dans l’intimité de son cabinet d'étude. Il tient la tablette qu’il tente de déchiffrer de façon plus rapprochée en adoptant une position de main différente pour la retenir. Pour accentuer l’idée de la réflexion, le philosophe est représenté le visage en appui sur son bras droit, posé sur l’accoudoir du fauteuil. A ses pieds, entre les manuscrits contenant ses Pensées et Les Provinciales, une plume et un encrier remplacent ici la machine arithmétique de la version en terre cuite.