Les Pensées de Pascal

« Les hommes, n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, se sont avisés pour se rendre heureux de n'y point penser. »
Divertissement, (Fragment 166, Sellier)

La ville de Clermont-Ferrand possède deux originaux de la fameuse machine à calculer inventée et mise au point par Blaise Pascal.

01.jpg
02.jpg
03.jpg
04.jpg
05.jpg
06.jpg
07.jpg
08.jpg
09.jpg
10.jpg
11.jpg
12.jpg
13.jpg
14.jpg
15.jpg
previous arrow
next arrow

Machine arithmétique de Marguerite Périer (Musée Lecoq)
Machine arithmétique de Marguerite Périer (Muséum Henri-Lecoq)

La première, la machine de Marguerite Périer également appelée Machine de Clermont-Ferrand, nous vient en ligne directe de la nièce et filleule de Blaise Pascal. A sa mort, Marguerite Périer la lègue à l’Oratoire de Clermont-Ferrand par testament en date du 4 décembre 1720 « Je leur donne aussy ma machine d’arithmétique inventée par Monsieur Pascal mon oncle, et mesme deux ou trois s’il y en a autant ches moy, lors de mon deceds, et mesme des pièces pour en faire d’autres, s’il s’en trouve ches moy. ». A la Révolution française, le fonds de l’Oratoire devient propriété de la ville de Clermont-Ferrand ; mais certains biens ayant appartenu à Blaise Pascal sont dispersés. Trace est retrouvée de la machine de Marguerite Périer dans une note datée du 1er novembre 1827 et écrite par le bibliothécaire de la ville à cette époque, Benoît Gonod. Plusieurs autres écrits font état de la mobilité de cette machine qui se retrouve au Musée d’histoire et d’art local de Clermont-Ferrand qui deviendra par la suite le Musée du Ranquet. Cette machine, composée d’un caisson en laiton et de baguettes d’ébène, possède 8 roues décimales à l’inscripteur. Elle n’est équipée que d’un seul perfectionnement, la remise à zéro rapide. Sur le devant du caisson, l’écusson porte les armoiries de la famille Pascal surmonté d’un heaume représenté de profil.

blason de la famille Pascal sur la machine arithmétique Périer (Musée Lecoq)
blason de la famille Pascal sur la machine arithmétique Périer (Muséum Henri-Lecoq)
Machine Durant Pascal et son coffret (Musée Lecoq)
Machine Durant Pascal et son coffret (Muséum Henri-Lecoq)

La deuxième machine se nomme Machine du Chevalier Durant-Pascal. Son histoire n’est pas aussi claire que celle de la machine de Marguerite Périer. Il semblerait que celle du Chevalier Durant-Pascal ait été initialement donnée à l’Oratoire par Marguerite Périer. A la Révolution, les biens de l’Oratoire ayant été dispersés, le Chevalier Durant-Pascal, cousin de Blaise Pascal, entre en possession de cette machine. Elle reste dans la famille du Chevalier jusqu’en 1985, date à laquelle elle est achetée par la ville de Clermont-Ferrand pour les collections du Musée Du Ranquet. Elle présente la même forme générale, avec l’écusson, que la machine de Marguerite Périer mais elle ne possède que 5 roues à l’inscripteur. Machine en compte monétaire, la roue des unités est en base 12, la roue des dizaines en base 20 puis les suivantes en base 10. C’est le seul exemplaire connu possédant un coffret de transport. De plus, l’étude des chiffres écrits sur les rouleaux du totaliseur montre une particularité du 8 propre à l’écriture d’Etienne Pascal.


Le Musée Du Ranquet ferme ses portes en 2005 et les collections sont confiées aux autres musées de la ville. Le Muséum Henri-Lecoq possédant déjà quelques éléments marquants de l’histoire des sciences, les collections de sciences et techniques lui sont confiées ainsi que les deux machines à calculer de Blaise Pascal.

Il existe d’autres exemplaires connus à travers le monde, trois d’entre eux sont conservés et présentés au Musée des arts et métiers à Paris : la machine de la reine Christine de Suède, la machine du Chancelier Séguier qui a permis à Blaise Pascal d’obtenir un privilège royal protégeant son œuvre et la machine de Louis Périer. Un autre exemplaire se trouve au Musée de mathématiques et de physique de Dresde, en Allemagne, avec 10 roues, la plus longue connue à ce jour. La firme IBM possède également un exemplaire original de la machine de Pascal dans son musée à New York. Le dernier exemplaire connu à ce jour se trouve dans une collection privée : la machine en question fut achetée en 1950 chez un brocanteur comme boite à musique cassée… Ce qui fait un total de 8 machines originales connues à ce jour, sur les nombreux exemplaires et prototypes construits par Blaise Pascal.

Vous pouvez découper et fabriquer la machine arithmétique de Blaise Pascal en téléchargeant ce document : Paper Toy de la machine arithmétique (Muséum Henri-Lecoq).